Au fil de la saison avec Damien Perrier

Par le 4 septembre 2012
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Le blog de monsieurgolf va suivre de près la fin de saison de Damien Perrier. Le jeune breton de 23 ans est passé pro très jeune, véritablement passionné par son métier, il construit sa carrière étape par étape, et n’hésite pas à sortir des sentiers battus. Avec  31 compétitions jouées en 2011, et déjà 25 disputées en 2012, il est le joueur français qui participe  au plus grand nombre d’épreuves pros. RDV tous les 15 jours sur le blog pour faire un point régulier sur sa saison.

[box type= »info »] Présentation : Damien Perrier a commencé le golf à l’âge de 5 ans avec ses parents, sur le golf de Cissé Blossac. Premières compétitions à 8 ans, et SCRATCH (index 0) à 14 ans, Damien est passé pro en décembre 2007, après avoir obtenu un meilleur index de -4,2 et en réussissant les cartes de l’Alps Tour. Depuis 2008, il a partagé ses saisons principalement entre l’Alps Tour et l’EPD Tour. Il est aujourd’hui 4ème au ranking de l’EPDTour à deux épreuves de la fin, il est plutôt bien placé pour réussir son objectif majeur de la saison qui est d’obtenir une des 5 premières places au ranking final, ce qui lui permettrait de gagner une catégorie intéressante sur le Challenge Tour en 2013.[/box]

Interview :

Bonjour Damien, Bienvenue sur le blog de monsieurgolf, nous sommes ravis d’entamer cette série d’interview avec vous, première question : David Antonelli vous a-t-il subtilisé votre gourde de potion magique récemment ? On l’a vu gagner sur l’EPD Tour, puis finir 2ème, alors que vous êtes toujours 4ème au ranking, mais avec de moins bons résultats sur la dernière épreuve.

Damien Perrier : David est un bon joueur également, il n’a pas trop joué en début de saison, car il enseignait au Maroc, mais il a repris la saison récemment avec une vraie envie de jouer, et a gagné au cours de l’été une épreuve sur l’EPD Tour et ça lui a mis un bon coup de boost, avec cette deuxième place dernièrement. Malgré tout, je préfère ma situation au ranking, j’ai enchaîné beaucoup de tournois ces derniers temps, et  j’ai encore fait une deuxième place il y a trois semaines, une huitième place il y a deux semaines, avec un quadruple bogey à la fin, c’était une potentielle victoire qui rodait. Puis la dernière épreuve a été un peu moins bonne à cause d’un deuxième tour assez pénalisant, mais j’ai quand même prit quelques points qui peuvent  avoir leur importance en fin de saison.

Après en général, je me concentre plutôt sur moi-même, je ne regarde pas trop les autres, je ne fais pas de complexes de comparaison avec les autres, je connais mes objectifs, à partir de là, je continue d’avancer. On sait aussi qu’il y  des  hauts et des bas, il y a des périodes un peu plus dures. Je prends les périodes comme elles viennent, j’essaye  de me remettre en question et de rebondir.

Nous faisions allusion à la potion magique pour rappeler vos origines bretonnes, mais aussi pour souligner votre volonté de jouer, et votre engagement dans vos saisons. Par exemple en 2011, vous avez disputés 31 épreuves, et vous avez été celui qui a le plus joué, comment expliquez-vous cela ?

Damien Perrier : J’explique cela par le fait que je joue le circuit allemand qui propose des tournois très tôt dans la saison, dès le mois de Janvier, alors que la plupart des pros français des mini tours jouent l’Alps Tour et commencent leur saison plutôt vers Mars/Avril. De plus, l’agenda de l’EPD Tour me semble mieux agencé avec un calendrier bien étalonné qui nous fait jouer des séries de 2 ou 3 épreuves, puis nous laisse des périodes « Off » plus longues permettant de jouer d’autres épreuves sur le Challenge tour ou les qualifications de l’Open de France par exemple.

J’explique cela aussi car je suis un jeune pro, et malgré que ce soit ma 5ème année, je n’ai que 23 ans, j’ai  envie de progresser, toujours et encore, et j’ai l’impression que ça vient plus vite à travers des tournois pour mettre des choses en place dans mon jeu que de faire des semaines d’entraînement avec mon coach à Rennes, j’ai l’impression de gagner plus de temps en fait quand je suis en tournoi à faire de la compétition, au niveau de l’apprentissage de mon propre golf, plutôt que de rentrer à la maison. Donc à partir de là, dès que j’ai l’occasion de m’inscrire à une épreuve, je le fait sans me poser trop de questions, ce qui fait qu’à la fin de la saison je dépasse la trentaine de tournois alors que les autres pros se consacrent pour la plupart à un seul circuit, et donc au final jouent un peu moins de tournoi. D’autres sont aussi peut-être plus âgés que moi, ont aussi peut-être des impératifs familiaux. Je suis bien dans mon élément quand je joue dans un tournoi de golf alors je ne me prive pas pour en jouer un maximum…

Ce qui est étonnant c’est que vous ne soyez pas plus nombreux en début de saison notamment pour jouer des tournois de l’EPD tour en Turquie, pas forcément pour jouer toute la saison, mais pour se préparer au mieux pendant l’hiver. 

Damien Perrier : Justement, je suis de plus en plus consulté sur le sujet, David Antonelli m’avait contacté cet hiver, de la même façon Kenny Le sager qui avait perdu sa carte sur l’Alps Tour après une saison moyenne.
De manière plus générale, je trouve ça plutôt bien de commencer la saison sur des tournois bien préparés avec des parcours sélectifs pour se préparer au mieux et être compétitif pour les tournois d’Avril/Mai.

Après, je pense aussi que sur l’EPD Tour, les « prize Money » sont plus régulièrement à 30 000 €uros alors que sur l’Alps Tour, ce sont des prize Money à 40/50 000 €uros, que le top 30 du ranking est qualifié à la fin de l’année au Masters 13 , pour une prize money de 100 000€uros sans cut.  Puis, on ne va pas se mentir, l’aspect financier rentre bien évidemment en compte. Sur l’Alps Tour, l’inscription à une épreuve lorsqu’on est membre coute entre 90 et 100€uros, alors que c’est 250€ sur l’EPD Tour pour une prize money plus basse de 40%, ça doit jouer certainement. Sans compter que l’Alps Tour se joue plutôt sur une demi -saison, avec quelques épreuves en France, ce qui limite les frais…

Après, j’ai fait des saisons sur les deux circuits (Alps et EPD Tour), et  mon objectif étant d’obtenir une catégorie plus intéressante pour jouer sur le Challenge tour, ça passe par un top 5 au ranking final d’un des mini-tours, et étant donné que j’ai  tenté ma chance là-bas, vu que le début de saison a été bon sur l’EPD Tour, j’ai continué sur ce circuit, après lorsque cet objectif sera atteint, je me fixerais par la suite de nouveaux objectifs.

Y-a-t-il des différences de niveau entre ces mini-tours ? Le niveau semble moins élevé sur l’EPD Tour, est-ce vraiment le cas ?

Damien Perrier : C’est ce qui se dit, mais ce sont des préjugés à mon gout. Par exemple l’an passé, 6 joueurs de l’Alps Tour sont passés à l’étage supérieur, Romain Schneider 6ème a pu bénéficier du fait que Guillaume Cambis a réussi à passer le cut au PQ3. Sur l’EPD Tour, 8 sont passés, car 3 des 5 premiers de l’ordre du mérite ont réussi le cut à la finale des cartes européennes. Donc ça dépend pas mal des promotions. J’ai joué sur les deux tours, j’ai aucun intérêt à défendre un circuit plus que l’autre, les deux se valent il me semble.  Après, on ne gagne pas vraiment sa vie sur ces tours satellites, même en passant des cuts, ce n’est pas une fin en soi, la finalité est quand même le tour européen ou le circuit américain.

Là après 2 ans sur l’Alps Tour et 2 ans sur l’EPD Tour, je me sens bien prêt à jouer le Challenge Tour, pour au moins grader ma carte.

Vous parlez beaucoup du Challenge Tour, vous ne vous sentez pas prêt pour accéder directement à l’European Tour ?

Damien Perrier : Ce n’est pas ça, le tour européen, on peut y accéder par les cartes européennes en fin d’année, en réussissant les PQ2, puis après sur une bonne semaine on peut finir dans les 20 premiers des PQ3. Mais on se rend compte qu’aujourd’hui et contrairement à  ce qui se passait il y a quelques années, les cartes européennes donnent l’accès à une vingtaine de tournois sur une cinquantaine, pas les mieux dotés, et c’est très compliqué de sauver sa carte par cette voie, contre des joueurs plus expérimentés qui connaissent les parcours. En fait, on se rend compte que depuis quelques années, les joueurs qui ont réussis à faire 2 ou 3 bonnes saisons sur le Challenge Tour ont une meilleure catégorie en passant sur le tour européen avec une catégorie grâce au top 10 du ranking du Challenge Tour. Thorbjorn Olesen, Bernd Wiesberger sont passés par là et cela prouve qu’il peut être intéressant de passer par cette voie.

Après si je réussis les PQ3 et que je suis dans les 30 joueurs qualifiés, évidemment que j’irais tenté ma chance sur le tour européen, j’ai prouvé cette année à l’Open de France, que je pouvais bien figurer à ce niveau. Après, tant qu’on n’ est pas confronté à la situation , c’est difficile de se dire prêt, nous n’y sommes pas encore, je vais me donner à fond sur les deux dernières épreuves  qu’il me reste sur l’EPD Tour, et aussi sur les deux épreuves du Challenge Tour qui vont se disputer en France, puis aux PQ2 et aux PQ3, puis on verra bien où ça m’amène. Je ferais bien une année pleine sur le Challenge Tour pour commencer pour voir comment je gère la pression.

Merci Damien, on se retrouve dans une quinzaine pour faire un point sur la suite des évènements.

Merci, à bientôt !

[box type= »bio »] PLANNING de fin de saison de Damien Perrier :

 

14 – 16 Septembre– EPD TOUR : Deutsche Bank Wroclaw Open 2012– (Breslau, Polen)

20 – 23 Septembre – Challenge tour : Allianz Golf Open Toulouse Metropole

28 – 30 Septembre – EPD TOUR – La finale : Fulda EPD Tour Championship 2012– Fulda (Deutschland)

4 – 7 octobre – Challenge Tour : Allianz Open de Lyon

1 – 4 Novembre – Allianz Tour : Masters 13 Allianz.

7 – 10 Novembre  – Qualification Tour Européen 2013 – PQ2[/box]

[box= »download »]

Le site de Damien Perrier : http://www.damien-perrier.com

Le site de l’EPD Tour : http://www.pga.de/epd-index.de.html

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Crédit Photo : Patrick Micheletti.

 

A propos de Damien Caron

Véritablement passionné par tout ce qui touche la petite balle blanche, Damien suit depuis plus d'une décennie l'actualité des circuits pro, les nouveautés matériel, l'évolution de la sphère web golfique, et le développement du golf en France.