Blessures : Il a bon dos le calendrier…
Le dos de Tiger Woods inquiète tout le monde.
Quoi de plus normal ? A deux semaines du Masters, le n°1 mondial avoue lui-même « ne pas savoir s’il sera rétabli à temps ».
Il n’est pas le seul dans ce cas. C’est simple, quatre des cinq premiers joueurs mondiaux sont actuellement blessés ou l’ont été depuis le début de l’année.
Avant le dos de Tiger, il y a eu le dos de Phil Mickelson, le pouce de Jason Day et le poignet de Henrik Stenson. Par extension, on peut même ajouter Justin Rose, victime d’une blessure à l’épaule qui l’a fait sortir du Top 5 mondial.
Un joueur comme Jimmy Walker a commencé sa saison le 10 octobre. Si tout va bien pour lui, il l’a terminera le 28 septembre à Gleneagles avec la Ryder Cup.
Alors qui blâmer ? Le PGA Tour ou l’European Tour avides de faire tourner la boutique ? Les joueurs gloutons incapables de se fixer des priorités ? La préparation physique qui fragilise les joueurs plus qu’elle ne les prépare à ce marathon qu’est une saison de golf ?
La réponse n’est bien sûr pas tranchée et chacun de ses facteurs peut-être mis en cause. Attendons que la saison se passe pour voir quel(s) joueur(s) en ressortiront sans blessures et avec des titres.
Dans cette frénésie, les joueurs qui apparaissent les mieux armés avant Augusta sont également ceux qui ont raréfié leur présence en 2014 :
– Adam Scott ( 5 tournois, 3 Top 10) : Probable futur n°1 mondial, Scott n’a disputé que 5 tournois depuis le début de l’année, n’hésitant pas à faire l’impasse sur le WGC Accenture Match Play.
– Graeme McDowell (5 tournois, 4 Top 10). Actuel 2e meilleur putter du PGA Tour, G-Mac semble lancé sur ses bases de 2010, voire même plus. Depuis l’année dernière, il a zappé de son calendrier l’escale européenne au Moyen-Orient
– Rory McIlroy (3 tournois, 1 Top 10) : A l’instar d’Adam Scott à Bay Hill, il a laissé échapper la victoire le dimanche à PGA National. Pourtant, ce Honda Classic a suffi pour constater que Rory était de retour aux affaires sérieuses. Son coup de bois 5 à 220 mètres sur le 18 du PGA National est pour les observateurs LE coup de ce début d’année. Il est, avec Scott, le grand favori du prochain Masters dans deux semaines.
Certes, leur présence est réclamée par le public au sens large (TV, spectateurs), mais doit-on forcément suivre cette demande ?
Oui car dans un sens car cela fait tourner le business model du golf pro comme l’atteste le Valero Texas Open. Cette semaine, la seule présence de Phil Mickelson dope les ventes de billets. Depuis l’annonce de sa venue mercredi dernier, il s’est vendu en ligne autant de billets que durant les quatre mois précédents.
Mais allez donc demandez à ceux qui ont payé leur billet pour le 4e tour au Doral. Etaient-ils heureux de voir Tiger Woods ne pas réussir à se baisser pour aller chercher sa balle dans le trou ? Pas sûr.
Il revient donc aux joueurs de savoir s’économiser pour les Majeurs, seuls grands rendez-vous que l’histoire retient.
Si entre-temps, Patrick Reed s’autoproclame « l’un des 5 meilleurs joueurs du monde » peu importe. Messieurs les grands de ce sport, à vous de laisser filer les affaires courantes, élevez-vous au-dessus car ce train-là, ce calendrier-là, rien ne sert de courir après.
(Credit photo : Getty)