FLOP 2011 : John Daly le sulfureux

Par le 6 janvier 2012
email
Print Friendly and PDF

Alors que la période de fêtes s’achève et que l’inter-saison golfique ménage nos balles, Monsieur Golf revient sur les hommes qui ont marqué la saison 2011. Trois catégories sont à l’honneur les Tops, les Flops et les Comebacks ! Nous avons décidé d’ouvrir le bal avec l’américain John Daly qui comme chaque année a défrayé la chronique.

Un personne atypique, un style coloré, une saison sportive moyennasse…retour sur l’année de l’américain le plus controversé du circuit.

L’épisode de l’Australian Open 2011

Toujours sur les bases d’un score honorable après 9 trous, l’américain s‘est auto exclu du tournoi deux trous plus tard prétextant qu’il était à cours de balle.

Une décision qui a été vivement critiquée par les organisateurs soulignant son comportement anti-professionnel qui les conduiront à l’exclure de l’Australian Open à vie et du PGA of Australia deux semaines plus tard. « Je peux vous certifier que c’est la dernière fois que vous voyez John Daly à Sydney pour l’Australian Open. Son comportement est tout sauf professionnel. Je suis extrêmement déçu de la manière dont il traite l’organisation de ce tournoi. Nous lui avons montré beaucoup de respect, et voilà comment il réagit ! »

La colère de l’américain a pourtant trouvé sa source quelques minutes plus tôt. Au trou 10 un par 4 relativement court, Daly tente de driver le green, il échoue de quelques mètres et retrouve une balle dans le bunker avant le green. Il exécute sa sortie de bunker et dépose sa balle à moins d’un mètre du drapeau avant de réaliser que la balle en question est floquée practice. Il fait appel aux commissaires qui lui signalent que sa balle est dans le bunker derrière le green. Une sortie de bunker, 3 putts et deux coups de pénalité plus loin Daly passe au trou 11 avec un triple bogey.
A ce stade on peut comprendre le sentiment d’injustice qui anime l’américain. On imagine mal des commissaires de parcours laisser un compétiteur jouer la mauvaise balle, on imagine encore moins qu’une balle d’entraînement (le practice était adjacent au trou) puisse traîner sur le parcours d’un tel Open.

L’implosion arrivera au trou suivant. Après avoir touché le fairway sur ce par 5 bordé d’eau, il a volontairement tapé toutes les balles de son sac au fer 4, tentant de prendre le green à 260 mètres de là, autrement dit aucune chance, même pour Big John.

Une fois à sec de balles, il a serré la main de ses partenaires de jeu (Craig Parry et Hunter Mahan) et il a quitté la partie comme selon lui l’indiquait le règlement, ne profitant pas de la décision 5-1/5 permettant de se faire fournir de nouvelles balles pendant un tour. La principale raison de la colère des organisateurs tient plus au comportement général de Daly et aussi de sa petite amie, et de son attitude qui n’a pas été très respectueuse des médias locaux.

[vsw id= »VhecEpTxJKQ » source= »youtube » width= »425″ height= »344″ autoplay= »no »]

Il convient tout de même de relativiser les propos très critiques de Trevor Herden. Ce dernier profitant du jeu assez pervers des organisateurs vis-à-vis de Daly. Il est invité aussi souvent dans l’espoir d’un esclandre qui fera parler du tournoi que pour plaire au public qui lui conserve pas mal de sympathie.

Une relation compliquée avec l’Australie ?

L’américain semble entretenir des liens particuliers avec l’Australie. Deux ans plus tôt, après que son drive ait ricoché sur la foule pour finir dans un buisson, Daly a fracassé l’appareil photo d’un spectateur contre un arbre.
Une autre frasque Australienne a eu lieu en 2002 lorsqu’il avait rendu une carte de 78 ponctuée d’un triple bogey au 18. Il en avait profité pour se débarrasser de son putter et son stock de balles dans un obstacle et refusa de signer sa carte. Il dut s’acquitter d’une amende de 4500 euros et d’une lettre d’excuse.

De bien tristes records

Exit les concours de drive, Daly est l’un des golfeurs les plus tristement titrés. Il est coutumier des scores fleuves et la belle tentative de Kevin NA au Valero Texas Open (16 coups sur un par 4) n’a pas suffit pour détrôner la performance de Big John en 1998 au Bay Hill Invitational. Jouant négatif sur 17 trous, l’américain a expédié six coups de bois3 dans l’eau pour finalement boucler ce par 5 en 18 coups, record absolu sur le PGA Tour.

Bien souvent, des scores démotivants conduisent l’américain à déclarer forfait. Une attitude boderline, pas forcément en phase avec celle d’un champion….

“Je suis le seul joueur à avoir gagné un majeur complètement bourré”

Daly souffre d’une addiction à l’alcool depuis tout jeune. Il se vantait même de boire au moins 50cl de pur malt avant chaque parcours pour « se sentir d’attaque ». Une stratégie offensive qui lui a coûté bon nombre de disqualifications par les commissaires pour des comportements violents ou injurieux. Ses différentes tentatives de cures tout au long de sa carrière étant restés vaines, il semble néanmoins s’être calmé depuis deux ans. En 2008, Butch Harmon son coach déclarait encore « la chose la plus importante dans la vie de John est d’être bourré ».

Malheureusement, les consommations excessives de Daly ne s’arrêtent pas au Coca light. Il a notamment été accro pendant plusieurs années à la cocaïne, ce qui lui fera déclarer en 1994 que « la plupart des joueurs du PGA sont des consommateurs de cocaïne, si les contrôles antidopage étaient faits correctement on verrait que je suis l’un des plus cleans du circuit » provoquant un gros scandale.

Tout simplement malade

Depuis l’affaire Australienne du mois de novembre, on voit ressurgir dans les commentaires la pathologie de Daly, à savoir une psychose maniaco-dépressive. Il est de notoriété publique qu’il en est atteint depuis sa jeunesse, il était d’ailleurs traité au moment de ses succès par lithium et anti-dépresseurs, comme l’ont confirmé les responsables de l’agence anti-dopage de l’époque (exemption médicale).

On sait également qu’il a souvent interrompu ses traitement en raisons de leurs très nombreux (et désagréables) effets secondaires, ce fut d’ailleurs sa ligne de défense à plusieurs reprises lors d’affaires le menant devant les tribunaux. Des effets secondaires difficilement conciliables avec le golf, tremblements, prise de poids etc.

Engagé à se traiter, sous la contrainte de deux injonctions, une en provenance d’un tribunal et l’autre en provenance du PGA Tour Daly voit ses invitations conditionnées à un suivi médical. Il semblerait que ces derniers temps il ait de nouveau cessé de prendre ses médicaments, à l’exemple de nombreux autres malades atteints de la même pathologie qui ne supportent plus les effets secondaires ni l’idée de devoir poursuivre un traitement quand ils se sentent bien.

Un tailleur pas très British pour Daly

Quel avenir pour 2012 ?

Confronté à la restriction de la plupart de ses droits de jeu sur le PGA Tour et sur l’European Tour, Daly était dos au mur en début de saison. Il lui fallait des résultats significatifs. Il a donc erré à mi-temps de chaque coté de l’atlantique n’engrangeant que 206.000 $ (6 cuts sur 18 tournois joués et un seul Top 10) sur le PGA et 52.000€ (4 cuts sur 11 aucun Top10) sur l’European Tour.
Depuis 2006, Daly compose sans droits de jeu sur les différents circuits et se remet aux invitations des sponsors pour remplir son calendrier. Sauf victoire, les saisons futures risquent d’être de la même veine…

Une chose est certaine, John Daly n’a jamais fait l’unanimité mais s’il est amené à disparaître des fairways, il nous manquera à tous. Au-delà des groupes facebook « Pour la sélection de John Daly pour la Ryder Cup 2012 », on espère revoir un jour Long John en position de jouer la gagne une toute dernière fois…

A propos de Rédaction Monsieurgolf

3 Commentaires

  1. Pingback: Actualité Golf European Tour - Qatar Masters, 1er tour – Gonzalo Fernandez-Castaño plus fort que le vent. - le blog de monsieurgolf

  2. Pingback: Actualité Golf Telex - Qatar Masters, 2ème tour – John Daly devant, vive le vent ! - le blog de monsieurgolf

  3. Pingback: José Manuel Lara tentative de triche avortée? | le blog de monsieurgolf

vos réactions nous intéressent, laissez-nous un commentaire :

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.