Glory McIlroy !
Il y a quelques jours à peine, le jeune nord-irlandais était plus proche du Worry (tracas) que du Glory (gloire). Ce week-end, c’est bien Rory, lui seul, et personne d’autres, qui a su dompter son petit monde en bordure d’océan pour remporter l’USPGA. Un petit monde qui ne tournait plus très rond depuis plusieurs mois. En remportant son deuxième majeur à tout juste 23 ans, le frisé résident monégasque vient de faire taire tous ses détracteurs. Ceux qui le voyaient arrêter le golf après les Jeux olympiques au Brésil après avoir épousé sa jolie blonde Caroline Wozniacki, ex-numéro un mondiale de tennis.
« EX », voilà bien ce qui aurait pu qualifier dans les années à venir Rory Mcilroy : « Ex » prodige du golf, « Ex » vainqueur de tournois, Ex numéro 1 mondial, ex-joueur de golf tout court…
La raison à cela ? La gestion de sa vie privée depuis sa victoire à l’US Open (2011).
Fou amoureux, Rory n’aurait plus eu pendant un temps la tête au golf. Voyageant un peu partout dans le monde pour rendre visite à sa chère et tendre, alors en tournoi. Et comme leur amour est fusionnel, Rory se met à manquer autant de cut, que Caroline se fait sortir aux premiers tours. À eux deux, ils sont le parfait exemple de talents gâchés… par amour. Que nenni. L’homme a su redresser la barre et affronter la loupe médiatique qu’il se trimballe sans cesse au-dessus de la tête. Son solide quatrième jour, vierge de tout bogey en est le parfait exemple. « Une victoire dans un tournoi majeur est si perturbante que les heureux élus en viennent parfois à perdre à la fois leur jeu et leur tête », écrit aujourd’hui dans le journal L’Équipe, Philippe Chassepot en citant pour exemple, Angel Cabrera, Stewart Cink, Lucas Glover, Yang ou encore Lawrie. McIlroy a montré qu’il n’était pas de cette graine de champions là.
Il y a quelque temps, son compatriote Graeme McDowell s’était pourtant un peu inquiété de l’attitude de la pépite nord-irlandaise «Tous ses voyages, ses allers-retours le fatiguent » avouait-il au micro de Gary Williams sur “Morning Drive” (Golf Channel) avant d’assurer : « ce n’est qu’une question de temps avant qu’il revienne à son plus haut niveau ». Mais les conseils de son aîné n’ont pas empêché le jeune Rory de rendre visite à sa douce lors d’une séance d’entraînement en vue du tournoi olympique de tennis (Défaite en ¼ de finale). « Il est très heureux avec sa vie personnelle et Caroline est une grande fille », insistait McDowell. « Il a eu une période de 12 mois difficiles. Soyons honnêtes, le garçon est amoureux. Il est fou d’elle. Ce n’est pas un mal. »
D’autant que Rory veut malgré tout, continuer à faire les choses bien. Il aurait souhaité établir un camp d’entraînement au Monte Carlo country club, faisant importer le sable de bunkers de plusieurs majeurs. Preuve que si l’homme n’a jamais été résigné, il a trop souvent écouté son cœur, à la place de son corps qui lui demandait un peu plus de repos et de stabilité. On en avait oublié son fighting spirit enraciné du côté Holywood… (Irlande du Nord). Avec un majeur gagné chaque année depuis deux ans… Rory retrouve une place de n°1 qu’il espère ne plus quitter. En lui souhaitant tous le bonheur du monde.
fabien pigalle