Pourquoi Tiger coinçe en Majeur ?
Loin de nous l’idée de vouloir tirer des conclusions définitives au sujet de Tiger Woods. Mais il est vrai que la question revient sans cesse : Pourquoi Tiger gagne partout sauf en Majeur ?
L’explication d’ordre psychologique est bien sûr invérifiable même si Jack Nicklaus pense que le problème se situe « entre ses deux oreilles », dans le sens où le Tigre veut tellement battre son record de 18 Majeurs qu’il se met la pression.
Afin peut-être de ne pas paraître trop condescendant, le Golden Bear a tout de même ajouté dimanche soir « être persuadé que Tiger battra ce record car il est tout simplement trop fort ».
Tiger trop prudent ?
L’explication d’ordre technique est quant à elle plus mesurable. Critiqué, le swing de Woods « made in Sean Foley » n’est pas en cause, du moins pour la plupart des observateurs. Une observation qui nous paraît logique au regard des huit trophées glanés par le Tigre depuis 18 mois.
D’autres prétendent que Tiger ne touche pas assez de fairways pour pouvoir relancer un compteur bloqué à 14 Majeurs depuis l’US Open 2008. Un argument qui semble-t-il a trouvé grâce aux yeux du Californien, surtout lors des Majeurs.
Un défaut qu’il a tellement voulu corriger que certains l’ont critiqué pour ses mises en jeu trop prudentes comme lors de l’Open Championship à Muirfield. Certes, il avait massacré Hoylake au fer 2 en 2006 mais il n’en reste pas moins que Woods a toujours su s’accommoder de sa propension à arroser les parcours.
La différence avec le Tigre des grandes années en Majeur est sans doute là, il est de toute évidence moins performant depuis le rough : 91e cette année alors qu’il était 13e en 2007, 1er en 2006 et 8e en 2005. A noter qu’il avait aussi « galéré » depuis les hautes herbes en 2003-2004, années de sa reconstruction de swing avec Hank Haney : 47e en 2004 – 43e en 2003. Durant ces deux années, Tiger n’avait également remporté aucun Majeur.
Trahi par son petit jeu ?
Ses moindres capacités depuis le rough ont été flagrantes lors de cet USPGA 2013. En effet, alors qu’il était à -1 pour sa première journée, Woods est allé de rough en rough sur le 9 pour un double bogey qui allait donner la tonalité de sa semaine (40e au final).
Si durant les trois premiers Majeurs, l’homme aux 79 victoires sur le PGA Tour a invoqué la vitesse des greens, il n’en a rien été à Oak Hill. Tiger n’a en fait été souverain ni sur les greens ni autour. C’est là la deuxième grosse différence avec l’ancien Tiger.
Le rough autour des greens, on le sait, est beaucoup plus dense lors des levées du Grand Chelem. De ce côté-là les chiffres sont impitoyables pour Woods : Depuis le rough ou le bunker Woods était le 2e meilleur joueur en approche-putt en 2009. Cette année, il n’est que 183e. N°1 en scrambling* en 2009, Tiger est aujourd’hui 90e.
La piste à creuser est peut-être là pour le n°1 mondial. Pour le long jeu, il y a Sean Foley, pour le putting Steve Stricker est son consultant de luxe, en revanche aucun coach de petit jeu ne se trouve dans son entourage. Techniquement les changements sont flagrants. D’une main droite dominante, le Tigre est passé totalement dominant côté gauche. Des sensations main droite-main gauche dont il discute beaucoup avec Stricker comme il l’a confié la semaine dernière en conférence de presse.
Joueur en quête de perfection, Tiger Woods ne va sûrement pas tarder à s’attaquer à ces chantiers….
*Capacité à faire le par ou mieux en ayant raté le green en régulation
(Credits Photo : Getty Images)