Solheïm Cup : L’Europe écrase les Etats-Unis (18-10)
Historique. Pour la première depuis la création de la Solheïm Cup en 1990, l’Europe parvient à défendre son titre. Emmenée par une jeunesse triomphante, les joueuses de Liselotte Neumann n’ont pas tremblé dans une dernière journée rendue facile par l’avance acquise la veille.
Après le miracle de Medinah l’an dernier, place à la fessée du Colorado. A domicile, l’équipe américaine a connu une véritable humiliation, entamée la veille avec un 4-0 concédé en quatre balles.
Menée 10,5 à 5,5, les Etats-Unis avait besoin de remporter neuf des douze simples pour échapper à une première défaite à domicile dans cette épreuve.
Pour entamer cette quête, la capitaine du Team USA envoie ses leaders au front dès le début de journée, comme l’avait fait José Maria Olazabal à Medinah. Stacy Lewis et Paula Creamer ont donc la lourde tâche de faire douter l’Europe.
Rapidement menée 2 Up par Anna Nordqvist, Lewis ne prend l’avantage qu’au 14 avant de finalement partager son match.
Les rookies européennes répondent présente…
Et que dire de la Pink Panther Paula Creamer, humilée par Charley Hull 5&4. Plus jeune joueuse de l’histoire de Solheïm du haut de ses 17 ans, la jeune Anglaise est le symbole du pari de la jeunesse tenté et réussi par la capitaine Liselotte Neumann (un choix qui a notamment écarté Gwladys Nocera des captain’s picks).
En effet, sur les six rookies lancées dans l’arène cinq présentent un bilan positif*. La palme revenant aux Espagnoles Carlota Ciganda (3 points sur 3) et Beatriz Recari (3 victoires et 1 match partagé)
Cette victoire de la jeunesse européenne est également la défaite des cadres de l’équipe US. Piliers de l’équipe américaine, Paula Creamer et Morgan Pressel repartent du Colorado Golf Club avec un bilan d’une victoire pour trois défaites.
Michelle Wie, chat noir ?
Comme un symbole, c’est Michelle Wie qui s’est vue infligée la défaite fatale en concédant le birdie sur le 18 face à Caroline Hedwall. Critiqué, ce choix de sélectionner la joueuse hawaïenne malgré sa 82e mondiale avait été motivé pour « sa connaissance de la pression et pour lui redonner un nouvel élan » selon la capitaine Meg Mallon.
C’est finalement l’effet inverse que l’on peut attendre. En effet malgré un bilan honorable de deux défaites et 2 victoires, le 2e meilleur total derrière les 3,5 points de Brittany Lang, la jolie Michelle va trinquer psychologiquement.
En effet c’est déjà elle qui avait concédé le point décisif il y a deux ans en s’écroulant devant la fougue de Suzann Pettersen à Killeen Castle en Irlande.
Enfin pour couronner le tout, Wie a été sérieusement égratinée par la presse après avoir quitté le green du 16 avant même que ses adversaires européennes ne terminent le trou. Geste « involontaire » à propos duquel la joueuse de 23 ans s’est excusée sur twitter.
Caroline Hedwall dans l’histoire
Comme la Cup devait être pleine pour Wie, il faut dire qu’elle est tombée devant la meilleure joueuse de la compétition.
En remportant ce match, Caroline Hedwall est en effet devenue la première joueuse dans l’histoire de la Solheïm Cup à glaner cinq points. Le tout grâce à un putting irréprochable.
Wie-Hedwall étant le match 5, les résultats des autres confrontations est à relativiser. Les statistiques retiendront que les européennes auront même dominé les simples avec cinq victoires, deux défaites et cinq matches partagés.
Icher au rendez-vous
Aligné en dernier au cas où les choses auraient mal tournées, Karine Icher a finalement partagé son match face à Cristie Kerr. Héroïque la veille avec sa ficelle de 14 mètres pour la victoire, la Française es à créditer d’une très bonne Solheïm Cup avec 2 victoires 1 défaite et 1 match partagé.
Cette 2e victoire de suite de l’Europe en Solheïm Cup rééquilibre un peu un bilan toujours favorable pour les Américaines (8 victoires en 13 éditions).
Mais comme diraient les économistes, le plus important c’est la tendance. En effet, cette deuxième victoire, la première en terre US, pourrait inverser la courbe et marquer le début d’une ère de domination à l’image de ce qu’il se passe en Ryder Cup.
*Charley Hull (2 victoires – 1 défaites – 0 partagé), Jodi Ewart Shadoff (idem), Caroline Masson (2-1-1), et Giulia Sergas (0-1-1)
(Credits Photo : AP)