Travelers : Enfin une victoire pour Ken Duke
Le TPC River Highlands a fait honneur à sa réputation. Célèbre pour son public, le parcours de Cromwell l’est également pour inaugurer les palmarès des joueurs du PGA Tour. Un honneur qui est revenu à l’expérimenté Ken Duke (44 ans), vainqueur en playoff face à un vaillant Chris Stroud.
Il aura fallu 187 tournois pour voir enfin Ken Duke s’imposer sur le PGA Tour.
Après trois 2e places, le joueur de 44 ans a enfin réussit à conclure en remportant ce Travelers Championship. Pour se faire, il lui a tout de même fallu deux trous de playoff face à Chris Stroud.
A 31 ans, le jeune Américain a prolongé le suspense grâce à un chip rentré pour birdie sur le 72e trou, assurément le coup de la semaine sur le TPC River Highlands (Connecticut).
Sur ce même 18, au 2e chapitre de la mort subite, Ken Duke plante le mât. Un coup de wedge de 108 mètres, vent favorable et à peine 4 mètres de green pour la poser, du grand art !! Même son mentor Bob Toski n’y croyait plus : « Quand il raté le green sur le 72e trou, je pensais qu’il allait faire bogey et perdre le tournoi ».
Vainqueur de la 2e édition de ce tournoi en 1953, Bob Toski travaille depuis 2006 avec Duke le besogneux, le persévérant. Passé par le Nationwide (2 victoires), l’Asian Tour, le Canadian Tour et le South American Tour, ce journeyman* voit sa patience enfin récompensée.
Un éloge de la persévérance qui mettra peut-être du baume au cœur à Phil Mickelson, lui l’éternel 2e de l’US Open.
Bubba Watson se paie son cadet…et perd le tournoi
Pourtant, longtemps dans cette dernière journée, on a cru que le tournoi ne pouvait échapper à Bubba Watson. Vainqueur en 2010, et 2e l’an dernier le Floridien a perdu sa lucidité (et le tournoi) sur le par 3 du 16.
Avec 160 mètres dont 145 d’eau, le fer 9 ne s’imposait pas forcément, même pour un joueur aussi puissant que lui. Une erreur que Bubba a aussitôt mis sur le dos de son cadet : « Tu m’as bien dit que c’était la bonne distance hein ? Ce n’est pas le bon club !! ».
Alors certes ce n’est pas la première fois qu’un grand joueur s’en prend à son cadet pour une erreur de distance, mais manque de chance pour Bubba, les micros étaient là.
La suite ne donnera pas raison à Bubba, car la balle, à moitié immergée, aurait certainement mérité un sauvetage des eaux façon Bill Haas. Un coup que le créatif gaucher n’aurait pas eu de mal à réaliser, surtout avec une vitesse de tête de club qui avoisine les 200 km/h. Las, Bubba n’a même pas pris le temps d’aller voir où la balle reposait :
« J’ai demandé au caméraman où était la balle. Il m’a dit qu’elle était dans l’eau donc j’ai décidé de dropper. » Un processus de décision bizarre, en partie responsable de son triple bogey, et ce alors qu’il avait un coup d’avance au départ de ce trou.
Aurait-il procédé de la même manière en Majeur ? Nul ne sait, mais cet épisode vient s’ajouter à la légende de ce joueur fantasque capable du meilleur, comme du pire. Et malheureusement, malgré une très belle semaine, force est de constater que son bilan de 4 victoires sur le PGA Tour fait du surplace depuis sa victoire à Augusta l’année dernière.
Point commun à toutes ces aventures, son cadet Ted Scott est toujours là, et la fin de leur collaboration n’est pas à l’ordre du jour. Bubba s’est d’ailleurs montré plus doux devant les micros après avoir digéré sa 4e place.
« Sur le 1er coup, nous avons fait une erreur de distance en appréciant mal le vent. C’est également le vent qui nous a induit en erreur sur le second coup joué depuis la dropping zone ». Et le chip catastrophique derrière ? Et le putt mal dosé ? Ils sont pour qui ? N’en déplaise aux fans de Bubba, si à 35 ans, votre poulain ne compte que quatre victoires, c’est qu’il lui manque quelque chose…
Justin Rose, héros fatigué
Intercalé entre Watson et les deux finalistes, Graham DeLaet a longtemps été en course pour lui aussi ouvrir son palmarès sur le PGA Tour.
Auteur d’une bonne dernière journée (-1), le Canadien a également été piégé par le 16.
A noter que derrière Ken Duke (-12), certains poursuivants étaient de qualité, à commencer par les vainqueur de Majeurs Webb Simpson (-9) et Angel Cabrera (-7). Semaine encore décevante pour un Rickie Fowler, toujours prêt à briller le dimanche….quand il n’est pas en course pour la victoire.
Un air de Merion a même soufflé sur le parcours après les birdies au 6 et au 7 de Justin Rose. L’anglais, revenu à un coup, était alors en position de devenir le premier homme depuis Ernie Els en 1997 à gagner la semaine suivant son succès à l’US Open.
Trois bogeys aux 9, 14 et 15 le feront finalement retombés à la 13e place : « J’ai été maladroit aujourd’hui alors que j’aurais dû faire preuve de plus de rigueur. Revenir à -9 et avoir une chance de gagner sans pouvoir bien finir, ça démontre plus un sentiment de fatigue qu’autre chose ».
Le n°3 mondial a désormais trois jours pour se reposer avant d’attaquer l’AT&T National. Tournoi dont l’hôte, Tiger Woods, est au repos forcé à cause de son épaule.
*Joueur qui écume les circuits, les mini-tours en quête d’une catégorie qu’il a souvent du mal à conserver, autrement dit un « galérien » du golf.
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(Credits Photo : Getty Images)