Yani Tseng, McIlroy et « la solitude d’être n°1 »
Il ne fait pas bon être n°1 mondial en ce moment.
Alors que Rory McIlroy connaît un début de saison agité, son homologue du circuit féminin traverse elle une période d’insuccès inédite dans sa carrière.
Yani Tseng n’a en effet rien gagné sur le LPGA Tour depuis le Kia Classic il y a un an.
Une disette qui fait vaciller sa place de n°1 mondiale qu’elle occupe depuis deux ans. L’année dernière à la même période, elle comptait 16.69 points contre 9.03 à Na Yeon Choi sa première poursuivante.
A l’heure actuelle, elle devance toujours la Coréenne, mais l’écart s’est réduit de manière spectaculaire avec 9.53 points pour la Taïwanaise, 8.85 pour Choi et 8.84 pour Stacy Lewis. L’Américaine, victorieuse dimanche dernier et élue joueuse de l’année 2012 avec ses quatre succès.
Des n°1 plus jeunes et plus friables
A l’instar de McIlroy, Tseng a connu un milieu d’année 2012 délicat qu’elle explique « par la pression constante qui s’exerce quand (vous) êtes n°1 »
« Tout le monde rêve d’être à votre place mais personne ne sait à quel point c’est dur. Personne ne s’imagine ce que vous ressentez, et du coup vous vous sentez très seule. La 1ère année est magnifique mais après la pression vous ronge petit à petit » déclare par ailleurs celle qui n’avait pas hésité à «consulter » Annika Sorenstam l’année dernière.
Des propos qui rappellent étrangement ceux qu’avaient tenus Martin Kaymer il y a quelques mois. La joueur Allemand qui après être passé n°1 mondial à 26 ans a dégringolé au-delà du Top 20 mondial. Kaymer avait même évoqué la notion « de perte de plaisir » après avoir acquis ce statut.
Devenus n°1 à 22 ans, Yani Tseng et Rory McIlroy n’étaient peut-être pas suffisamment préparés à la pression médiatique qu’implique leur statut, pression sans commune mesure avec celle exercée il y a encore quelques années.
A titre d’exemple, et comme le soulignait Tiger Woods la semaine dernière « Aujourd’hui la plupart des observateurs qui donnent leur avis sur le golf ne comprennent rien au jeu de golf ».
Une situation ubuesque qui en entraîne une autre. En effet, aujourd’hui, Tseng et McIlroy sont « au-dessus » mais le niveau affiché n’a rien à voir avec leur talent au point de pousser Rory à abandonner en plein milieu d’un tournoi.
Dans un sport où le détail technique et le mental sont rois, le métier de n°1 mondial n’a jamais paru aussi compliqué à gérer.