Retour sur le parcours gagnant de Rory McIlroy au WGC Match Play
Gagner le WGC Match Play en étant n°1 mondial, personne ne l’avait fait à part Tiger Woods, et ce à trois reprises. Même si le format de l’épreuve a changé, le parcours de Rory McIlroy vers la victoire n’est pas à minorer, au contraire le nord-Irlandais a montré des ressources mentales qu’on ne lui connaissait pas.
A 26 ans, Rory McIlroy comptait s’offrir deux cadeaux d’anniversaire cette semaine.
Le premier ? Une place de choix au bord du ring du combat du siècle entre Floyd Mayweather et Manny Pacquiao à Las Vegas. Projet avorté puisque son match face Paul Casey s’est éternisé jusqu’à la tombée du jour.
Le second ? Un deuxième titre en WGC après son succès à Firestone l’été dernier. Une mission accomplie mais non sans mal jugez plutôt :
Phase de poules : Le miracle Horschel
– Deux premières victoires face à deux joueurs en plein doute, à savoir Jason Dufner (5&4) et à un moindre degré Brandt Snedeker (2UP).
– Son 3e match face à Billy Horschel aurait facilement pu faire office de finale. Mené 2DN à deux trous de la fin, Rory reste dans le match grâce à un putt pour birdie au 17 de 8 mètres…alors qu’il n’avait rien rentré à plus de 4m30 depuis le début de la semaine. Au final il viendra à bout du tenant de la FedEx Cup après 20 trous.
1/8e de finale : Mats’who ?
– Son premier match à élimination directe avait tout du piège. Comme lui Hideki Mastuyama reste sur un très bon Masters (5e) et une phase de poules parfaite avec trois victoires dont deux sur le score de 5&4. Six birdies en treize trous, le n°1 mondial se montre sans pitié face au meilleur joueur asiatique actuel (qu’on ne manquera pas de surveiller au Players d’ailleurs).
¼ de finale : Paul Casey s’est ch…. dessus
Autre obstacle de taille en ¼ de finale Paul Casey. L’homme aux avant-bras d’acier est connu pour être un remarquable match-player et c’est surtout l’un des joueurs européens les plus en vue outre-Atlantique cette année (5 Top 10 depuis fin février sur le PGA Tour).
Comme face à Horschel, Rory aborde le 16 en étant mené 1DN. Il revient square au 17 mais la nuit empêche les deux hommes d’aller au-delà du 21e trou ! Coup de pouce du destin, Paul Casey, victime d’une intoxication alimentaire apparaît affaibli et s’incline dès le premier trou le dimanche matin (par contre birdie).
½ de finale : birdie-birdie-eagle, what else ?
Jim Furyk a récemment retrouvé le chemin de la victoire cinq ans après son dernier titre. Une victoire qui rendait le 5e joueur mondial encore plus dangereux cette semaine.
Dangereux il l’a été puisque pour la troisième fois de la semaine, McIlroy aborde le 16 mené 1DN. Un score qu’il maintient grâce à un birdie plein de sang froid. La suite c’est de la pure classe avec un drapeau planté sur le par 3 du 17 (175 mètres) puis un eagle sur le 18 après une ficelle de 13,50m. Victoire 1UP sur le fil.
Finale : Woodland trop tendre
4DN après sept trou, Gary Woodland confie après coup « avoir eu une trop grosse poussée d’adrenaline au début de cette finale ». Celui qui est désormais coaché par Jim McLean, va tout de même se reprendre mais son petit putt d’1 mètre sur le 13 pour revenir 1DN ne trouve pas la cible.
Même s’il a confié « n’avoir pas joué le meilleur golf de sa semaine sur cette finale » Rory a semble-t-il mesuré à quel point le facteur intimidation commence à jouer en sa faveur, y compris face au joueur réputé le plus puissant du PGA Tour.
Le public connaissait le Rory McIlroy version cavalier seul qui écrase les tournois qu’il remporte. Il a découvert cette semaine, le nouveau Rory capable de sortir les coups qu’il faut lorsqu’il est en difficulté.
Une palette qui s’étoffe pour un joueur, qui a 26 ans compte déjà dix victoires sur le PGA Tour dont quatre Majeurs.
Quid de la fatigue pour le Players cette semaine ? Une chose est sûre, l’obstacle que constituait le tracé torturé du TPC Sawgrass n’en est plus un puisqu’il reste sur deux Top 10 sur le parcours floridien.
– 3e joueur de l’histoire à atteindre 10 victoires sur le PGA Tour avant ses 26 ans. Les deux autres étant Tiger Woods et Jack Nicklaus. Le Tigre ayant atteint ce total à 23 ans, 6 mois et cinq jours. Le Golden Bear avait lui aussi été plus précoce (24-3-13)
– 4e joueur de l’histoire à détenir 4 Majeurs et 2WGC après Woods, Phil Mickelson et Ernie Els
– Sur ses six derniers WGC ou Majeurs, Rory compte 4 victoires plus 2 Top 10.